Il y a un truc qui m’a toujours fascinée sur Facebook : c’est le rapport houleux – pour ne pas dire haineux – que certains utilisateurs entretiennent avec le réseau social. Les 3/4 de mes z’amis de Facebook sont touchés (NB : statistique purement aléatoire). Je suis fascinée, donc. Et je dis ça sans aucune ironie : je suis vraiment fascinée.
Récemment, une étude a montré que le temps que nous passons sur les réseaux sociaux nous empêche(rait) de lire 200 livres par an.
200 livres par an. Plus d’un tous le 2 jours.
J’ai envie de dire : faut arrêter le foutage de g…. mouille !
QUI lisait à ce rythme avant l’invention des réseaux sociaux ? Pas beaucoup de monde (NB : statistique purement aléatoire). A contrario… quel amoureux/se de la lecture (du dessin, du sport, de que-sais-je-encore) sacrifie vraiment sa passion aux réseaux sociaux ?
Cela n’engage que moi, mais je crois que les réseaux sociaux sont très utiles pour servir de bouc émissaire quand on souffre de cette étrange maladie que l’on nomme procrastination…
Non, non, je ne procrastine pas : je suis victime des réseaux sociaux
Je ne nie pas qu’il y ait des cas d’addiction extrêmes (hélas, j’en ai même croisé un ou deux). Mais pour la majorité d’entre nous, faut arrêter. Sérieusement. Parce que non seulement, c’est de la procrastination, mais elle se double donc de mauvaise foi.
Tu veux arrêter (de procrastiner sur Facebook… pour la mauvaise foi, c’est hors de mes compétences !) ? Je te partage une petite extension de Google Chrome, dénichée dans la salle d’attente de mon dentiste dans un numéro de Glamour…
Oui, j’ai bien mentionné un numéro de Glamour. Pourquoi, tu lis Nietzsche toute la journée, toi ?
…extension testée par moi-même : Focusbook.
Le principe est extrêmement simple : lorsque tu te connectes à Facebook, l’extension exige de savoir ce que tu dois y faire. Tu peux tenter de l’embrouiller : ça ne marchera pas. La boîte de dialogue exige que tu aies une bonne raison. Et une fois que tu as fait ce que tu étais supposé faire (checker tes messages privés, par exemple), l’extension te vire de Facebook.
Tu peux toujours résister : quand un message t’indique que : « Là, tu te fiches de moi : tu as largement eu le temps de faire ce que tu avais à faire, retourne à la vraie vie !!! » tu peux toujours protester en cliquant sur Fuck Off ! (« va te faire f… ! » en français dans le texte). Mais Focusbook ne va pas aller se Fuck Off-er longtemps : tu vas te faire harceler jusqu’à ce que tu renonces à traîner.
Donc ça, c’est pour les personne atteintes de mauvaises foi chronique qui traînent sur Facebook en se faisant croire qu’elles y sont piégées par le pouvoir obscur de Mark Zuckerberg. Ce qui ne m’est jamais arrivé, cela va sans dire (je suis consciente d’être au niveau 0 de la crédibilité, sur ce coup-là…).
Maintenant, j’aimerais me laisser aller à une petite touche de mauvaise humeur un brin mesquine (tu noteras que je préviens).
C’est quoi, le problème des pseudos-aventuriers qui ont « osé » déconnecter pendant X jours et qui se sentent obligés de te faire un rapport détaillé de leur folle aventure ? T’as déconnecté ET APRES ?
Et c’est quoi, le problème des personnes qui te jouent la Grande Scène de l’Acte V sur Facebook ? Tu sais, en mode :
Facebook me coupe de la vraie vie blah blah Facebook me fait du mal blah blah
Avec généralement cette conclusion héroïque : Je dois quitter Facebook pour mieux me recentrer sur moi même et sur les miens, alors surtout, surtout, ne me retenez-pas !
Fermer son compte Facebook (ou s’en déconnecter quelques temps), je suis au regret de t’informer que ce n’est pas un acte héroïque, transgressif, que-sais-je-encore…
Tu peux faire ça dans le furtif : l’Internet parviendra à surmonter ton départ.
Quand on fait autant de tapage pour quitter Facebook, il est plus que probable qu’on attend que nos z’amis s’en émeuvent. Je ne voudrais pas être cruelle, mais je crois que dans ces cas-là, ils font semblant… Un vrai festival de l’hypocrisie. Ce serait confortable d’accuser Facebook. Malheureusement, il n’a pas inventé l’hypocrisie.
Note de service : hélas, Mark Zuckerberg ne sachant pas que j’existe, je crains de ne pas toucher de pot de vin pour faire remarquer qu’on est souvent de très mauvaise foi et très hypocrite quand on accuse Facebook… En même temps, ça tombe bien : je ne suis pas franchement pro-Facebook. Car rendons à
MarkCésar ce qui appartient à César : en matière de mauvaise foi et d’hypocrisie, nous sommes de petits Padawans et Facebook a toujours de grandes leçons à nous donner !