Saperlipopette ! Voici donc que Pilou nous entraîne du côté obscur du langage des djeun’s, maintenant ? Que nenni ! C’est même tout le contraire : je t’invite aujourd’hui dans le monde merveilleux des expressions joliment désuètes, et plus particulièrement celles de la fin du 19ème siècle.
Saperlipopette !
Disais-je…
Puisqu’on en parle : l’origine de Saperlipopette ! divise quasiment depuis son apparition. Ce juron… Car oui : même s’il tinte comme une clochette, à la base, c’est un juron ! Ce juron, donc, viendrait de sacristi, via sapristi, puis saperlotte. A supposer que saperlotte vienne bien de sapristi. Certains spécialistes estiment à l’époque que saperlotte viendrait en fait du flamand saperloot et/ou de l’allemand saperlot. Une franche bataille a donc eu lieu pour déterminer s’il s’agissait d’exprimer sapristi, diantre ou maudit sort, et à ce jour, nul n’est véritablement fixé. Ce profond mystère a causé nombre de batailles à partir des années 1870. Pour l’occasion, plusieurs spécialistes ont d’ailleurs fait leur fendant…
Revenons-en donc à ce qui nous occupe : faire son fendant. A ne pas confondre avec « faire un fondant » (souvent beaucoup plus gourmand, je te l’accorde !). Le fendant est mentionné dès 1615, comme étant « de la famille du blagueur » car « Comme lui, il est coquet et fanfaron« . Le fendant est donc une sorte de kéké en mode « je me la pète ». Un frimeur, quoi… A noter que l’expression fait dans la parité : au 19ème siècle, les dames ne se privaient apparemment pas pour faire leurs fendantes.
Je le sens, que tu ne sais pas bien quoi faire de cette expression. La prochaine fois que ton ado te tient tête, balance-lui donc un « Fais pas ton fendant ! ». Sur un malentendu, ça peut le calmer.