Le client n’a pas toujours raison. Parfois, c’est un con.


Ah. Le manque de reconnaissance du métier. Ah. La totale ignorance du temps, de l’énergie et accessoirement des compétences qu’exige un bon contenu web. J’avoue que j’ai perdu la fibre militante. Mais certains jours, je ne suis pas d’humeur à supporter l’indécence. Genre : aujourd’hui. Parce qu’il se trouve que j’ai des clients qui me rémunèrent pour leur offrir un travail de qualité, effectué dans les temps. Et perdre mon temps avec les propositions foireuses, ça ne va pas être possible… Mais je vais quand même prendre le temps de te partager un profil que tout rédac’web croise au moins une fois dans sa vie (quand ce n’est pas une fois par semaine !).

Le client-sauveur-omniscient

Pourquoi je l’appelle le client et pas le prospect ? Parce que pour lui, c’est entendu. Toi, pauvre rédac’web en quête d’une aumône, tu ne peux pas lui dire non. D’ailleurs, dans sa tête, c’est pas un client… c’est « le boss ». Il gère. Tout. D’ailleurs, il arrive avec cette affirmation formidable :

Je vous rémunère [insérer la somme tellement basse qu’elle en est indécente ici] pour un article de [un à plusieurs milliers de] mots.

Avec quelques précisions : recherches pointues, optimisation SEO irréprochable et texte level supérieur.

Dans ma tête, c’est Insta : selfie soulignant ma jolie expression #100BallesEtUnMars.

Ce qui est formidable, c’est que cette introduction est généralement suivi d’un texte à la gloire de son savoir et de ses compétences en matière de rédaction web. Et d’un guide précis. Ben oui. Quoi de plus normal que d’enseigner à un.e rédac’web comment faire son boulot ? Las ! La plupart du temps, si tu suis ces directives à la lettre, tu as toutes les chances de dégoûter les internautes. Et de ne pas séduire davantage les moteurs de recherche. Bref. J’ai envie de dire que c’est même pas la question.

Avec un peu de chance, il te demandera même ton CV. Pas ton book. TON CV.

Je ne sais pas combien de fois, nous autres, rédac’web, nous avons tâché de faire comprendre à quel point c’est ubuesque. Mais je vais tout de même ressortir la métaphore de la pâtisserie…

Bonjour, je voudrais un cupcake au chocolat…

Je vous offre 25 cents par gâteau.

Normalement, tu es déjà dehors. Bien content s’il n’y a pas un pâtissier un peu baraqué pour de raccompagner à coups de pieds dans les fessiers. Mais admettons… sous le coup de la consternation, tu as le temps d’enchaîner :

Je vous explique comment faire un bon cupcake au chocolat : mélangez du marc de café et de la farine pour la pâte et recouvrez d’un glaçage au pâté. Y’a intérêt à ce que ce soit bon. Et j’aimerais voir votre CV, puisqu’on y est.

Là, normalement, dans la tête de ton pâtissier, c’est Insta : selfie en mode #WTF.

Alors on va mettre les choses au point tout de suite.

Sur le marché, tu trouves de tout. Le rédac’web auto-proclamé qui n’a pas la moindre notion du métier mais qui veut gagner du fric en bossant éventuellement 2 à 3 h par semaine au max. Les plumes expérimentées. Les débutants qui sont compétents mais qui n’ont pas assez d’occasions de le prouver. Non, ce n’est pas évident de faire le bon choix (on en reparlera).

Mais le rédac’web est un prestataire comme les autres (j’ai envie de dire un humain comme les autres) qui mérite un minimum de considération. D’autant qu’il est rarement au garde-à-vous, dans l’attente de l’arrivée providentielle d’un.e con.ne (parce que ce type de client-sauveur-omniscient en est un.e, on est d’accord ?).

Perso, j’estime que je dois mon temps et mon travail à mes clients, pas à ce type de propositions lamentables. Mais je vais te faire une révélation incroyable… Ce type de client-boss-et-presque-Dieu vit très mal que tu déclines sa proposition péremptoire. Il arrive même qu’il s’entête dans l’indécence.

En général, je me contente de réitérer mon refus et de passer à autre chose. Mais aujourd’hui, je suis tombée sur une flèche.

Le client esclavagiste qui se kiffe

Pour te la faire simple, le monsieur proposait 25$ (pas euros… dollars !) pour 1000 mots. Des articles de haute qualité, complets, brillantissimes, rédigés dans un style étourdébourriffant après des recherches extrêmement pointues. Ce qui mérite amplement les 25$ les 1000 mots. Si je réussissais le test (*). Sans quoi, je serais rétribuée 15$ les 1000 mots. Ou pas engagée.

J’avoue qu’étant bien à bloc, je n’ai pas tellement eu le courage de développer. Je lui ai juste dit non en signalant quand même au passage que cette proposition était indécente. Sur quoi, j’ai reçu une réponse incroyable en mode :

 Je n’ai pas écrit que ce serait votre rémunération. (euh… si : relis-toi… mais c’est pas la question !). Et de m’expliquer qu’en gros, il tente le coup, des fois que ça passe sur un malentendu. Puisque c’est comme ça, moi, il veut bien me payer. OK. Bien sûr. Le gars exploite un certains nombre de collègues avec sérénité (ils n’avaient qu’à moufter, ces crétins). Et moi, je devrais bosser avec lui sans le moindre état d’âme, puisque si j’insiste, je peux être payée.

(*) à noter qu’à mon sens, le test rémunéré est tout à fait indispensable pour s’assurer que client et rédac’web matchent

Tu cherches un.e rédac’web ?

Si tu n’as aucune idée des tarifs ou que tu te poses la moindre question… il n’y a aucune honte à demander. Mais même si tu as un budget limité, il faut garder à l’esprits que tu ne t’adresses pas à un.e geek qui cherche à gagner un peu d’argent de poche mais à un.e pro comme un.e autre. On y reviendra mais tu peux demander un book, un test (perso, j’encourage à faire les 2) mais pas son CV. C’est tout simplement déplacé.

Tu es rédac’web et tu débutes ?

Il faut bien manger. Mais ce n’est pas une raison pour tout accepter. Le temps que tu perds à mouliner pour gagner l’aumône, tu ne le passes pas à démarcher les clients que tu mérites.

Là maintenant tout de suite, j’ai très envie de faire un câlin à mes clients (ne t’en fais pas : ils savent que leur plume du web n’est pas toute seule dans sa tête 😉 !). Mais dans l’immédiat, je vais me contenter de chouchouter leurs textes et de te souhaiter une belle fin de semaine.

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