Habituellement, le dimanche soir, je fais un point sur la semaine qui s’annonce : rendez-vous, planning d’écriture, etc. Cette semaine, je ne te cache pas qu’il y a comme un moment de flottement. Comme tout le monde, je me pose la question : que va devenir ma petite entreprise ? Je n’ai pas de réponses précises, ni même de mode d’emploi… Sans quoi, il y a longtemps que je serais à l’Elysée (voire même à l’ONU ?!). Mais je vais m’efforcer de faire comme tout le monde : improviser. Au cas où cela puisse t’être utile, je partage avec toi mes errances et mes idées…
Règle n°1 – Ne pas paniquer
Alors, là : je te vois te marrer devant ton écran… Un peu de civisme, bordel : Norton et Avast ne sont pas aptes à faire face ! Protège ton fidèle compagnon des projections salivaires intempestives ! Quoique je n’ai pas de solution toute faite à l’efficacité prouvée, j’ai acquis UNE certitude. En tant qu’entrepreneur.e, il ne faut jamais paniquer. Même quand la solution semble désespérée. Comment je le sais ?
Été 2006. J’ai une boutique, un chien, une voiture et même un chéri. Un malaise au volant, 6 tonneaux plus tard, je n’ai plus rien. Pas même la certitude de récupérer un jour l’usage de mon bras. Mon monde s’est écroulé, mais le monde a continué de tourner.
Je ne suis pas en train de te dire : regarde ta boite foutre le camp sans rien faire. Mais je t’invite seulement à tenter de prendre un peu de recul. Bizarrement, parfois, le fait de te dire que si le pire arrivait, ça ne serait pas la fin du monde, ça permet de prendre une grande inspiration et de partir au feu pour sauver ta petite entreprise.
C’était la règle n°1 et la seule. Je te l’ai souvent dit et répété : je ne suis pas gourou du web ou d’ailleurs. Mais pour le coup, je reste persuadée que le sang-froid est notre meilleur allié.
Mon plan d’attaque face au Covid 19
1 – Rester en bonne santé.
C’est la base. Je n’ai pas de solution miracle, sans quoi je serais consultante auprès de tous les gouvernements du monde (ou cheffe de l’OMS !). Respecter les gestes barrières qui semblent en faire marrer plus d’un, c’est déjà un bon début. C’est bon pour notre prochain, en plus. Dormir et se nourrir correctement, ce n’est pas toujours simple. La situation générale est anxiogène, en tant qu’entrepreneur.e il y a double ration de stress… Retour à LA règle. On ne panique pas. Heureusement qu’il n’y en a qu’une, parce qu’on est d’accord : ce n’est pas la plus simple !
2 – Contacter mes clients
Alors, là, il va falloir t’adapter. Tout dépend de ton activité et du cadre dans lequel tu l’exerces. Si tu as un commerce en ligne, je te recommanderai de faire le point sur ton stock et de te renseigner auprès de tes fournisseurs. Après quoi, je te conseillerai de contacter tes clients (via la newsletter de ta boutique en ligne et sur tes réseaux sociaux) en leur indiquant si oui ou non, tu es opé cette semaine.
Personnellement, j’ai bien entendu cessé le co-working, pour exercer mon activité depuis la maison. Je vais donc commencer la semaine en prévenant mes clients que de mon côté, je suis en mesure d’assurer, et en leur demandant ce qu’ils font de leur côté, afin d’ajuster mon planning en fonction de leurs besoins… ou de leur absence !
3 – Contacter l’URSAFF et les impôts
Difficile de savoir comment les choses vont tourner. A priori, elles pourraient durer puisque de mon côté, j’ai déjà reçu un mail des Impôts en plein week-end (peut-être que toi aussi : checke tes mails !)
Extrait :
Si vous êtes une entreprise (ou si vous êtes expert-comptable et intervenez pour des clients dans cette situation), vous pouvez demander à votre service des impôts des entreprises le report sans pénalité du règlement de vos prochaines échéances d’impôts directs (acompte d’impôt sur les sociétés, taxe sur les salaires).
Si vous avez déjà réglé vos échéances de mars, vous avez peut-être encore la possibilité de vous opposer au prélèvement SEPA auprès de votre banque en ligne. Sinon, vous avez également la possibilité d’en demander le remboursement auprès de votre service des impôts des entreprises, une fois le prélèvement effectif.
Si vous êtes travailleur indépendant, nous vous rappelons que vous pouvez moduler à tout moment votre taux et vos acomptes de prélèvement à la source. Vous pouvez aussi reporter le paiement de vos acomptes de prélèvement à la source sur vos revenus professionnels d’un mois sur l’autre jusqu’à trois fois si vos acomptes sont mensuels, ou d’un trimestre sur l’autre si vos acomptes sont trimestriels. Toutes ces démarches sont accessibles via votre espace particulier sur impots.gouv.fr, rubrique « Gérer mon prélèvement à la source » : toute intervention avant le 22 du mois sera prise en compte pour le mois suivant.
Si vous avez un contrat de mensualisation pour le paiement de votre CFE ou de votre taxe foncière, vous avez la possibilité de le suspendre sur impots.gouv.fr ou en contactant votre Centre prélèvement service : le montant restant vous sera prélevé au solde, sans pénalité.
Pour le bien de ta trésorerie, je ne saurais trop te recommander de contacter l’URSAFF. Pour tous les détails et trouver la solution qui s’applique à toi, direction cette page >> Les réseaux des Urssaf et des services des impôts des entreprises prennent des mesures exceptionnelles pour accompagner les entreprises.
4 – Anticiper la reprise.
Vu le profil de mes clients, il y a des chances que certains soient à l’arrêt. Il n’empêche que je vais terminer les travaux qu’ils m’ont confiés en respectant la deadline originelle. Pourquoi ? Tout simplement parce que nul ne sait combien de temps tout ça va durer. À leur retour, nous serons eux et moi dans le même bateau. J’estime qu’il est de ma responsabilité de leur faciliter la vie autant que possible, afin que nous puissions tous repartir de l’avant aussi rapidement et aussi bien que possible. Je vais aussi faire le point sur toutes les choses que j’ai en retard, et tordre le cou à ma liste de tâches en souffrance.
5 – Faire une pause.
Il y a des pauses qui s’imposent. Très souvent, en été, au mois d’août. Mais ce n’est pas une généralité. Ainsi, chez moi, par exemple, c’est plutôt en janvier. C’est toujours un moment compliqué pour les jeunes entreprises, qui n’ont pas le CA pour se passer d’activité. Seulement quand tes clients se barrent en vacances, tu n’as pas d’autre choix que d’attendre leur retour. En l’occurrence, nous sommes tous au presque arrêt, à l’insu de notre plein gré. Il va donc falloir faire avec. Et comme je te le disais dans ce vieil article, c’est l’occasion de faire ce qu’on n’a jamais le temps de faire. Pourquoi pas de souffler ?
6 – Ne pas rester isolée.
Je ne vais pas te mentir. Pile Ou Strass n’est pas ma première entreprise. Et mes pirouettes en voiture m’ont appris un truc hyper cliché : on peut mourir sans préavis, et sans virus-au-nom-de-bière-Mexicaine. Bref. Là, maintenant, tout de suite, ce sont mes proches (dont certains, soignants, sont en première ligne) qui comptent le plus. Il n’empêche. Ma petite entreprise compte un peu. Et dans ces cas-là, je pense qu’il est important d’être en contact avec des personnes qui sont dans notre situation. Dans la vraie vie, on peut s’appeler. On peut aussi se reposer sur les réseaux. Mais c’est cool de discuter un peu entre personnes qui se comprennent !
Voilà. Tu sais tout sur mon programme détaillé de la semaine. Du moins tel que je l’ai prévu ce soir. Ce n’est sans doute pas le plan d’action du siècle. Il n’est pas exclu qu’une nuit de sommeil m’apporte une nouvelle inspiration. Tu peux aussi partager ton inspiration !
On reste connectés !
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